retour a la maison
O Djuley !
Pardonnez encore une fois le manque d’articles récents sur le site. Cette fois, ce n’était pas de notre faute, internet a été coupé dans l’école et pas moyen d’y avoir accès à Padum non plus.
Nous nous étions arrêtées à l’épisode Srinagar. Le retour s’est fait dans la joie et la bonne humeur. Nous étions tellement heureuses de retrouver notre petit chez nous, notre « famille », notre Padum, nos élèves… D’ailleurs, le voyage entre Kargil et Padum était interminable. On était à 10 dans une voiture 8 places, et environ 13 heures nous séparaient du Zanskar. C’était horriblement long !
Mais le trajet nous a quand même permis de se faire des nouveaux amis. Trois Israéliens, Shay, Tom et Assaf, ainsi qu’un Suédois et son guide, Daniel et Mac, à qui nous devons beaucoup, puisque c’est grâce à eux qu’on a pu rentrer aussi rapidement de Kargil.
Enfin, nous arrivons à Padum ! Et le lendemain, enfin Stongday !
Nous sommes heureuses de voir qu’un des volontaires suisses, Denis, n’a pas encore quitté la région. Nous ne sommes pas seules ! Du moins pas encore ! En effet, nous avions quitté Sébastien et Arthur à Srinagar, ainsi qu’un couple de français formidable avec qui nous avions passé quelques jours, Julie et Thomas. C’est toujours désagréable les au-revoirs, surtout quand on a vécu des moments forts avec ces personnes.
Bref, notre petite vie à l’école reprend son cours, on commence à se rendre compte du peu de temps qu’il nous reste pour terminer le travail.
L’atelier dessin reprend, cette fois avec des élèves plus âgés, les 6th grade. Je suis contente de pouvoir à nouveau communiquer, et qu’ils comprennent ce que je veux leur dire, pas comme avec les tout petits. Je prends beaucoup de plaisir à refaire de l’animation, je crois que c’est quelque chose qui fait définitivement partie de moi.
Puis c’est le départ de Denis. Là, c’est particulièrement dur, on se retrouve seules dans la guesthouse. On a partagé des moments vraiment cool pendant plusieurs jours, ce qui rend l’au-revoir vraiment émouvant pour nous trois.
Le temps passe relativement vite, les journées se succèdent assez rapidement.
Il fait de plus en plus froid, on sent que l’hiver approche. Les rivières prennent une teinte bleue turquoise, ce qui fait une jolie touche colorée dans ce paysage aride. J’ai sorti ma grosse veste et mon bonnet, et les couvertures suffisent tout juste pour nous tenir chaud la nuit.
Simon et sa copine, deux volontaires suisses, sont rentrés de Leh, ce qui rajoute deux têtes autour de notre grande table, ça fait plaisir. Ils donnent des cours d’écologie aux enfants. Ils leur apprennent comment recharger des batteries avec des mini panneaux solaires, ce qui est vraiment intéressant, pour les enfants comme pour le film.
Samedi 24, il y avait une grande compétition à l’école, un quizz, suivi d’une compétition de danses et chants. On était tous réunis dans l’espace carré au centre de l’école qui s’appelle le « mandala ». J’ai gagné un crayon de papier pour avoir répondu à la question : citez une chanson des Beatles. Personne n’avait répondu, plus par timidité que par ignorance.
La compétition culturelle qui a suivi était surprenante. Il y avait des numéros traditionnels en vêtements Zanskaris, mais aussi des numéros de hip hop, de danses patriotiques, de danses Hindi, bref, un programme varié et très agréable à regarder. J’ai également chanté deux chansons en Ladakhi qu’un prof m’avait appris.
Dimanche, je suis montée au Stongdéla, un col qui se trouve à 5100m d’altitude. On est parti avec Simon, Katherine et Mémé Andus, le grand-père de l’école. Nos chemins se sont séparés après environ 3heures de marche ensemble. Eux se rendaient à un autre sommet, le Sultan Lango, à 5400m.
J’ai donc fait le reste du chemin toute seule. C’était impressionnant comme l’oxygène manquait, je devais remplir mes poumons au maximum pour que mes muscles ne se compriment pas. Finalement, après encore 3heures de route, j’arrive au sommet avec satisfaction ! Je savoure pendant quelques instants la vue, les glaciers enneigés, la rivière bleue au loin, le monastère qui forme à présent qu’une petite tache noire à l’horizon.
Mais je crois que le plus dure, c’est ce qui m’attendait après, la descente.
Le vent glacial en pleine face, les genoux tremblants et la motivation plus vraiment présente m’ont fait vivre quelques heures interminables et douloureuses. (environ 10heures de marche en tout)
Mais c’est quand on a dépassé ses limites qu’on apprécie d’autant plus d’être arrivé, de pouvoir enlever ses chaussures, boire un thé bien chaud, et manger une bonne assiette de momos.
Au programme maintenant : ce soir, nous passons la nuit chez une des élèves de la 6th grade. Demain, nous irons à Pipcha, passer un peu de temps avec la famille de Rigzin, qu’on n’a pas vu depuis longtemps. Il nous reste aussi pas mal de personnes à interviewer, pas mal de plans à faire, des personnes à rencontrer, également, ce qui va bien combler le mois qu’il nous reste ici.
Voilà pour ces derniers temps.
Merci encore pour vos commentaires !
A bientôt ! On vous embrasse !
Rachel (et Pauline, bien sur)